Résistances locales

Résistances locales

Lutzelhouse a accueilli l’historien Éric Le Normand, pour une conférence sur le thème de la Résistance dans la vallée de la Bruche, durant la Deuxième Guerre mondiale. De nombreux villages ont eu leurs héros de l’ombre.

Eric Le Normand est professeur d’histoire au lycée Marc Bloch de Strasbourg. Il est également chargé de mission à l’Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens.

Organisée par l’Association Lutzelhouse Évasion, cette conférence était présentée par Marc Knittel, président.

Avant le début de la conférence, Éric Le Normand s’est vu remettre le diplôme d’honneur du Souvenir Français des mains de Mireille Hincker, trésorière de l’AERIA, en présence de Dominique Jagot, délégué général adjoint du Souvenir Français.

« Il y a différentes sortes de résistance »

Éric Le Normand a tenu à remercier ces associations qui, comme le Souvenir Français, mènent un même combat : « Ne pas oublier ceux qui sont morts pour notre liberté ».

Appuyé par un diaporama riche en documents et photos d’époque, Éric Le Normand a commencé son propos en commentant la photo de la plaque commémorative qui se trouve sur le parking de la gare de Schirmeck : « Reconnaissance aux habitants de la vallée de la Bruche, par les internés des camps de Schirmeck et du Struthof ».

« Il y a différentes sortes de résistance explique l’historien, tout d’abord : le refus. Refus de la germanisation brutale de l’Alsace, de la nazification, refus de l’incorporation de force dans le RAD*, refus de parler, de dénoncer ». Et de nommer des noms de jeunes gens de la vallée qui ont payé de leur liberté et de leur vie pour avoir commis des actes de rébellion et d’insoumission.

Pain, eau, lettres…

L’aide apportée aux prisonniers des camps de Schirmeck et du Struthof (un peu de pain, d’eau, un mot de compassion ou d’encouragement, une lettre envoyée…) à l’exemple des employés de la poste de Rothau, fait aussi partie des actes de résistance, à ses yeux.

La vallée a résisté par les mots avec une presse clandestine (Robert Heydt), par les armes, hors et en Alsace. Et de citer les cinq jeunes de Wisches évadés d’Alsace, affiliés à la résistance et fusillés.

Une importante filière d’évasion par la vallée de la Bruche s’est également établie, notamment celle des passeurs de Grandfontaine par le Donon.

Des noms pas si ordinaires

Grendelbruch a été le théâtre de deux rencontres importantes de tous les chefs de la Résistance d’Alsace, puis d’Alsace et de Moselle.

René Esterman, de La Broque, les frères Sowa, René Humbert, Alain Diebolt, Joseph Stoll, Madeleine Brulé, Henri Colin, Charlotte Receveur, André Vincent, Michel Ferry, Alphonse Barret, René Stouvenel, Joseph Reith, Charles Birette… Seulement quelques noms parmi les villageois de la vallée qui se sont rebellés, qui se sont battus ou qui n’ont pu rester insensible à la détresse humaine et qui sont entrés en résistance, quel que soit le sexe ou le niveau social.

À la fin de sa conférence Éric Le Normand a dédicacé son livre : Alsace, territoire de résistance.

*RAD, Reichsarbeitsdienst : service prémilitaire pendant l’annexion de l’Alsace

©  Dernières Nouvelles d’Alsace – 08 Mai 2019

 

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